La Justice et la langue des signes
Les personnes sourdes et malentendantes locutrices de la Langue des Signes Française (LSF) ont le droit à une interprétation dans cette langue ou dans une autre langue qu'elles comprennent devant les différentes juridictions en France (civile, pénale, administrative).
Elles relèvent à la fois du droit commun et du droit des personnes en situation de handicap.
Quelques informations essentielles
Pour toutes personnes concernées par la Justice en langue des signes
Textes de référence
A faire valoir dans le cadre des procédures en justice
Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 reconnaît un droit à l’information dans une langue comprise par une personne arrêtée (article 5.2) et au concours gratuit d’un interprète si elle ne comprend pas ou ne parle pas la langue employée à l’audience (article 6.3).
Article 76 loi n°2005-102 du 11 février 2005 :"Devant les juridictions administratives, civiles et pénales, toute personne sourde bénéficie du dispositif de communication adapté de son choix. Ces frais sont pris en charge par l'Etat".
Article 23-1 Code de procédure civile:" Si l'une des parties est atteinte de surdité, le juge désigne pour l'assister, par ordonnance non susceptible de recours, un interprète en langue des signes ou en langage parlé complété, ou toute personne qualifiée maîtrisant un langage ou une méthode permettant de communiquer avec les sourds".
Article 408 du Code de la procédure pénale : "Si le prévenu est atteint de surdité, le président nomme d'office pour l'assister lors du procès un interprète en langue des signes ou toute personne qualifiée maîtrisant un langage ou une méthode permettant de communiquer avec les sourds. Celui-ci prête serment d'apporter son concours à la justice en son honneur et en sa conscience. Le président peut également décider de recourir à tout dispositif technique permettant de communiquer avec la personne atteinte de surdité. Si le prévenu sait lire et écrire, le président peut également communiquer avec lui par écrit. Les autres dispositions du précédent article sont applicables. Le président peut procéder de même avec les témoins ou les parties civiles atteints de surdité".
Interpréter en justice
Quelques conseils :
Evaluation de la demande. Les informations suivantes sont primordiales afin d'évaluer la demande et adapter le dispositif : date, horaires, lieu, motif, durée, type de procédure.
Préparation. Les interprètes peuvent demander à accéder au dossier d'une audience afin de préparer au mieux leur intervention. Celui-ci pourra alors, selon les circonstances, être consulté.
Soutien. Si vous avez des doutes sur le contenu de la demande ou sur les conditions d'interprétation à prévoir, n'hésitez pas à demander des conseils auprès de collègues plus expérimenté.e.s ou à notre réseau.
Formation. Les interventions en justice peuvent être intenses et à enjeux. Il est souvent nécessaire de prendre du recul en évoquant ses difficultés avec des collègues. Mais il est tout aussi important d'alimenter ses sources d'informations du point de vue lexical et des connaissances générales sur le Droit et la Justice. Des formations adaptées sont proposées par plusieurs associations ou organismes.
Mini réseaux utiles :
Groupe WhatsApp : " SOS- Justice & LSF" pour demander du vocabulaire en LSF autour du droit et de la justice.
Groupe WhatsApp : "Groupe justice Paris" pour faire circuler les demandes des autorités judiciaires et programmer des binômes / équipes d'interprètes F/ LSF en région parisienne.
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Liens utiles
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